39,1

38,2 l' matin
Même pas de bébé
39,1 le soir
Chaleur bien gardée

Marcher dans un rêve
Vouloir s'aérer
Tous ces bonbons blancs
Sans cesse avaler

39,1 le soir
Même pas en parler
Juste écrire un soir
Sans broyer le noir
Va t'en la chaleur
Tu fais même pas peur

39,1 le soir
Mission refroidir
Et puis te sourire!

Et chaque nuit...

Et chaque nuit
M'endormir
Au creux d' ses bras
Entendre son cœur
Qui bat la vie
Entendre sa voix
Qui me murmure
Les mots du soir

Et chaque matin
Lever les yeux
Vers son regard

Et chaque nuit
Fermer les yeux
Me dire encore
Encore un jour
Gourmande de lui
De cette vie
Encore un tour
Avec amour

Et chaque matin
Lever les yeux
Vers son regard

Très bon ami

Tu sens la queue, il avait dit
Un soir d'été, devant les autres
Elle la fidèle et son appui
Pour s'en sortir
Elle son épaule

Elle s'était battue
Pour qu'il s'en aille
De son chagrin
De ses mots aigres

Tu sens la queue
Très bon ami?
Quinze ans après
Elle entend encore
Son sale dédain
D'vant ses amis

Fallait seulement
Bosser pour lui
Lui dire t'es beau
Marcher derrière
Il avait honte
D' sa p'tite amie
Volets clos
Pas voir le monde

Tu sens la queue
Il avait fini
Dans l'eau du port
Car un ami
Un seul ami
L'avait puni
D' l'humiliation
Du tort subi

Tu sens la queue
Pas mon ami
Et surtout pas
Très bon ami
La p'tite amie
Elle est partie

Après ces mots
Elle a gardé
Juste...
Le mépris.

Roberts

Les roberts dorment, chacun son nid
Les roberts causent au fond d'la nuit
Parait qu'une taille sera prise
Dans ses mains là, et sous leur bise
Roberts de jour, roberts de nuit
S'inquiètent pas, c'est bon la vie.

Les roberts causent au fond d'leur nid
Se sentent au chaud, et se sourient
Moi j'suis le D, toi t'es le G
Y'a pas d'plus beau
On est jumeaux.

Les roberts s'préparent pour la photo
D'un vendredi, après la nuit
Les roberts chuchottent
Si une blouse blanche, on s'planque aux chiottes.

Les roberts rient au fond d'leur nid
Roberts de jour, roberts de nuit
Parait qu'ils vont chanter l'été
Et puis l'automne, si ça leur dit.

Les roberts s'lovent au creux d'tes mains
De vrais groupies, plus que copains
Même pas peur, ils clament bien fort
Tout leur amour
De jour, de nuit.

Te dire

Te dire
La sauvageonne
Celle qui s' méfiait
Des temps passés
Regarde l'avenir
Les yeux ouverts
Juste l'étincelle
Qu' t'as allumée.

Te dire
Que tous ces mots qu' t'as murmurés
Dans son oreille ils sont restés
Et dans son coeur il sont gravés
Elle voit la vie tout en couleur
Le noir et blanc n' sait plus l'odeur.

Te dire
Que les matins sont doux et tendres
Et que les nuits sont belles et noires
Mais qu' la sauvageonne elle n'a plus peur
Les loups partis,
Avec toi
Vivre.

Madame à l'hôpital

Sabots à fleurs
Les infirmières
Silence autour
Repas sans fête
Soupe et compote
Madame attend
Pas rigolotte

Lui enlever l' bas
Laisser du vide
P'tit nid d'amour
P'tit nid de vie
Va faire un tour
Au paradis

Madame s'endort
Et dans ses yeux
Tranquille il est
Son amoureux

Madame s'éveille
Bon, on y va
Avec ce gars
Rien n'est pareil

Madame sourit
Du fond d'son lit
Madame se dit
Qu'sans son p'tit nid
Il l'aime aussi.

Pas beau la vie?

Nouvelles du vent

Ici....
Ce jour ici
Ce jour-là
Ensemble
Ce temps qui passe
N'efface pas
La vie.
Ici...
Un an demain
Qu'il a fermé les yeux.
Je prends ta main.
Un an demain
Qu't'es orphelin
De père.
Ici...
Juste être là
Tout près de toi
Juste te sourire
Juste t'aimer
Juste que tu saches
Qu't'es pas tout seul
Ce jour là.

Ici... Là-bas...

Là-bas...
Anniversaire.
Là-bas ton père
Sourit.
Dans les nouvelles
Qu'il a découpées
Un doux regard
De son fils.
Là-bas...
Tiens, se dit -il,
Passe vite le temps
Depuis que j'découpe
L'nouvelles du vent
Depuis que je joue
Du violon
Avec mes potes.
V'là quelques notes
qui belles s'envolent
Jusque là-bas
Jusque ici.